Du latin collaborare, la collaboration désigne le fait de travailler en commun dans le but de gagner des bénéfices, ou d’atteindre un objectif commun. L’union fait la force et contribue au succès d’une entreprise, au sens propre comme au sens figuré. La collaboration touche ainsi de près à certains autres concepts comme l’intelligence collective, véritable moteur de ce type d’organisation qui met au placard ce bon vieux fonctionnement en silos.
Cette méthodologie collaborative profite tant aux individus qu’à l’entreprise. Lors d’une enquête menée en 2018 auprès de 491 dirigeants, cadres supérieurs et managers, par la revue Harvard Business Review (How Collaborations Wins), 81% des interrogés ont répondu que la collaboration (interne ou externe) avait joué un rôle important dans le succès de leur entreprise.
Agilité, performance, engagement, bien-être et valorisation des individus…, les bénéfices de la collaboration en entreprise sont nombreux. Mais mettre en place un management collaboratif et une organisation coopérative est un vrai défi, tant pour les salariés que pour les leaders. Car oui, selon le sociologue François Dupuy : « coopérer n’est pas naturel », ni un comportement spontané.
Quels sont les bénéfices de la collaboration en entreprise ? Quels sont les freins à la mise en place d’un écosystème coopératif ? Quel rôle le.la manager ou leader doit-il.elle jouer ? Découvrez mes conseils !
Quelles sont les bénéfices de la collaboration pour une entreprise, ses managers et salariés ?
Comme le dit si bien un proverbe africain « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Une meilleure agilité
Une collaboration en entreprise efficace permet d’accroître et de renforcer l’agilité de chacun et d’une organisation. L’agilité est une véritable qualité pour une entreprise et ses salariés. Elle permet à un organisme de s’adapter rapidement aux changements, en assurant une continuité tant sur le plan humain, organisationnel et stratégique.
Les synergies collectives et la connexion des compétences de chacun permettent d’identifier des opportunités. Pourquoi ? La vision du groupe est plus large grâce aux talents et expertises de chacun.
Une communication et organisation optimisée
La communication est un des fondements d’une organisation collaborative. La coopération entre des membres d’une équipe (salariés et managers) contribue à une meilleure productivité et un engagement plus fort des employés. Un coaching d’équipe peut faciliter la mise en place d’un système de collaboration, ou déceler les points à perfectionner afin d’optimiser une organisation coopérative déjà établie.
Bien-être, ambiance et engagement
Une collaboration optimale renforce les relations interpersonnelles entre les membres d’une équipe, entreprise ou institution. Elle permet également d’accroître l’engagement, souligne et définit clairement le rôle important de chacun dans l’écosystème. Avec la collaboration en entreprise, on sait ce qu’on doit faire et où on va. C’est plus engageant et motivant.
La coopération encourage « le travail à l’unisson ». Du fait du sentiment d’interdépendance et d’objectif commun, on se sent alors plus soutenu au sein d’une équipe et comme partie d’un tout, mais tout en existant en tant que tel.
Selon Francis Boyer, coach, consultant et conférencier en innovation managériale, le management collaboratif est fondé sur 4 piliers ou « 4 C » :
- la confiance,
- le choix,
- la coopération,
- la convivialité.
Ambiance et convivialité ne vont-elles pas de pair ?
Une offre et expérience plus satisfaisante pour les clients
L’impact de la collaboration dépasse les simples bénéfices internes d’une entreprise. C’est particulièrement le cas lorsqu’on vend des services ou qu’on travaille dans le domaine de la vente. Aussi, la coopération entre les membres d’une équipe dynamise les échanges en créant une ambiance plus sereine que les clients peuvent rapidement constater. Faites vous-même le test : avez-vous envie d’acheter un produit ou de demander un conseil dans une boutique où l’ambiance entre collaborateurs est glaciale ?
Comme l’explique François Dupuy : « Pour le consommateur, il ne fait pas de doute que ce modèle a bien des avantages. Dès lors que l’on a introduit de la coopération dans le travail, on a augmenté la qualité et baissé le prix des produits. » (source : observatoire-ocm.com)
Les clients recherchent en effet une expérience de plus en plus individualisée qui ne peut être délivrée qu’avec une digitalisation, une optimisation et une innovation dans la manière de l’approcher à travers une collaboration efficace…
Connaître les difficultés et freins à la collaboration en entreprise pour mieux les dépasser
Il faut un environnement propice au développement de la collaboration. Comme l’explique Jacob Morgan, conférencier et auteur de The Future of Work et The Future Leader), « If you don’t have an organisation where people feel the ability to be vulnerable, to be empathetic, to be themselves, then you are not going to have collaboration ».
Le système en silos ne contribue pas à créer de la collaboration en entreprise, c’est d’ailleurs son contraire. En effet, certaines cultures d’entreprise ou structure managériale misent davantage sur les forces individuelles en encourageant, consciemment ou pas, les salariés à la compétitivité.
La collaboration n’est pas un comportement naturel ou spontané (François Dupuy toujours). Pourquoi ? Parce qu’il faut accepter de dépendre des compétences, de la disponibilité des autres. Il faut également accepter d’être redevable, d’être en mesure de demander ou d’accepter l’aide reçue, de pouvoir arbitrer, de partager et de faire davantage preuve d’empathie… Ce qui induit le fait d’avouer sa vulnérabilité, et se mettre dans une situation de non-sécurité.
Le problème vient aussi des leaders. Pour 27% des personnes interrogées lors de l’enquête menée par la Harvard Business Review, les leaders ne considèrent pas la collaboration comme priorité, ou sont neutres à son égard. Il s’agit en effet d’un véritable obstacle à la mise en place d’une organisation coopérative. Au regard des nombreux bénéfices sur le long terme (performance, bien-être, succès…), il est dommage de ne pas envisager ce nouveau type d’organisation.
Le coaching des managers peut être un excellent moyen de sensibiliser et former les managers à la collaboration. Et de les débarrasser de leurs craintes.
Collaboration en entreprise : quels conseils donner aux managers, cadres et leaders ?
Le rôle des leaders est primordial dans la mise en place ou l’organisation d’un système collaboratif. Selon David Coleman (42 Rules for Successful Collaboration), les leaders jouent un rôle important dans la culture d’entreprise ainsi que dans la nature des échanges et interactions. Comme le dit bien Coleman « You need to start from the top ».
Que doivent faire les managers et leaders pour mettre en place et/ou encourager la collaboration ?
- ne plus craindre de perdre leur autorité ou le contrôle managérial,
- devenir responsable (au sens anglais) c’est-à-dire capable d’apporter une réponse,
- faire confiance à ses collaborateurs,
- encourager les interactions entre les différents départements et favoriser les échanges ou questions mêmes naïves,
- aider les membres d’une équipe ou entreprise à mieux se connaître et à connaître la manière dont chaque personne travaille,
- faire preuve d’empathie, d’un vrai sens de l’écoute et de bienveillance,
- renforcer les objectifs collectifs en valorisant non pas de manière isolée, mais comme formant un tout, les forces individuelles,
- ne pas penser que la réussite des objectifs communs est uniquement, basées sur la somme des objectifs individuels – ils sont complémentaires,
- clarifier le rôle de chacun et valoriser sa place au sein du groupe comme un élément essentiel au bon fonctionnement,
- souligner les forces et qualités de chacun et montrer en quoi elles sont indispensables à la réussite de l’équipe,
- ne pas cultiver la compétitivité mais la complémentarité,
- encourager le développement des soft skills des individus,
- accepter que comme Rome, un nouveau système ne se fait pas en un jour mais se construit dans le temps.
En bref : communication, interaction, soft skills, intelligence collective, solidarité, interdépendance !
Pour les recruteurs, les enjeux sont aussi importants : il s’agit de trouver la meilleure combinaison et compatibilité. Il faut aussi réunir des personnes ou talents avec des soft skills comme l’empathie, l’esprit d’équipe ou le sens de l’écoute, pour une collaboration en entreprise optimale. Et bien sûr ayant une expertise dans leur domaine !
Pour aller plus loin, lisez mon article Comment manager en télétravail et maintenir le lien à distance ?.